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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 23:42

Au salon de la photo, l'exposition de photos de Sabine Weiss m'a fait penser au regard que portait mon père aux gens qu'il aimait mettre en valeur par ses clichés. il est vrai que le format 6x6 du Rolleiflex n'est sans doute pas étranger à cette sensation, ainsi que l'utilisation du noir et blanc. Mais la technique ne remplace pas le regard. L'argentique participe aussi à la prise de vue. Il est certain que le déclic, ce moment fugace où l'on se décide à prendre sa photo lorsqu'on travaille en argentique est très différent de celui du numérique. On réfléchit autrement. Ou bien peut-être sachant qu'il faudra développer, puis tirer on se projette plus et on cadre avec davantage d'attention qu'en numérique. On connait plus la chaine qui aboutira au résultat. Et surtout, comme on ne peut pas vérifier aussitôt, on regarde davantage son sujet.

L'intensité est au rendez-vous !

J'ai été frappé dans ce salon par la propension des photographes ou devrai-je dire des preneurs de photos, suréquipés à ne pas regarder avant de déclencher, à ne pas prendre la peine d'établir une quelconque relation entre le sujet et eux mêmes et à passer finalement plus de temps à regarder leur prise dans leur appareil photo après coup plutôt qu'avant...

Le Rollei permettait d'établir cette relation. Et d'ailleurs il nous y obligeait puisqu'il fallait aussi mesurer au préalable avec une cellule indépendante de l'appareil de prise de vue la lumière afin de calculer le temps et la vitesse d'obturation. Mais surtout, il fallait regarder autrement.

 

En tous cas, les photos de Sabine Weiss et son interview m'ont touché.

il faut la découvrir si on ne la connait pas sur son site internet : link ou par cette émission sur RFI : link et aussi par le dossier qui lui est consacré dans le cadre du salon de la photo : link

 

Bref un réel plaisir dont il ne faut pas se priver.

 

L'initiative de demander à 9 photographes de livrer leur interprétation à partir d'un photo de Sabine Weiss en fournissant leur propre cliché constitue également une initiative très riche !

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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 19:40

La simplicité et l'authenticité de la démarche de Kôichi Kurita font de la rencontre avec son oeuvre une expérience unique inoubliable.
La beauté des installations, leur sobriété, la richesse des couleurs provoquent le premier choc. On hésite entre un orgue à parfum, bien qu'il n'y a ait pas d'odeurs, une palette de maquillage géante dont aucun des tons ne serait criard, ou l'étal d'un marchand d'épices aux textures et au teintes envoûtantes.
Puis on observe mieux, on découvre le nom de lieux qu'on ne connaît pas et qui pourtant sont à côté de nous. Il suffirait d'un instant pour s'y rendre. Et on se dit que probablement on n'aurait rien vu de tout ce qui nous est offert.
On ne pense que très peu à la terre.
Pas la planète mais juste cette matière qu'on foule de nos pieds quotidiennement. Et qu'on prend parfois plaisir à malaxer, manipuler lorsqu'on plante ou qu'on jardine.


Kôichi Kurita Abbaye de Mautbuisson 2 
Son art de l'observation, sa récolte tirant partie de terres parfois banales en apparence, donne à son tri minutieux une universalité déconcertante abolissant les hiérarchies habituelles.

 


 Et soudain on se dit qu'il y aurait dans son approche une leçon de vie à tirer, quelque chose à appliquer à tous les humains. Ne pas rester à la surface des apparences, mais trier, tamiser, filtrer, laisser reposer et mettre en valeur. Prendre le temps d'observer et d'apprécier.

Un merveilleux défi pour sur soi même. Accepter la réalité par la prise de conscience de sa beauté cachée.

Il ne faut pas rater la prochaine rencontre avec ses installations.

À défaut, un catalogue très réussi permet de découvrir son travail et un texte qu'il a écrit pour le catalogue de mieux comprendre sa démarche.


link  http://soillog.exblog.jp

Koichi-Kurita-Abbaye-de-Mautbuisson-1.jpg

Koichi-Kurita-Abbaye-de-Mautbuisson-4.JPG

Kôichi Kurita Abbaye de Mautbuisson 3

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 22:17

Les rencontres sont souvent l'occasion de développer de nouvelles idées, d'explorer de nouvelles pistes. C'est exactement ce qui s'est passé avec Michelle Knoblauch. Artiste plasticienne, elle fait preuve d'une délicate sensibilité et réalise des oeuvres touchant le coeur, légères et pourtant très fortes.

 

Nous nous sommes rencontrés pour évoquer la mise en musique de son travail autour de ses dernières créations : "les araignées". Nous avons d'abord pris le temps de faire connaissance. Puis elle m'a ouvert la porte de son atelier et là j'y ai découvert son oeuvre, suspendue à un fil, à des fils, des perles, des structures légères, tantôt immobiles, tantôt en mouvement, selon que l'air de la pièce fasse s'agiter ou pas l'une ou l'autre d'entre elles. Des dizaines de structures légères mues par un souffle, inexplicable, car leur mouvement semble échapper à toute prévision. Parfois rien ne bouge, ou une seule, ou plusieurs, la logique est incapable de prédire ce qui se passera.

 

Je suis resté longtemps à les observer, à m'installer parmi elles, allant même jusqu'à m'allonger par terre pour les regarder autrement. Changer la perception. Les voir d'en dessous, je sais ça ne se fait pas ! On ne regarde pas sous les jupes des filles, mais là, surprise, de toute ces verticalités naissait un trouble de la perception qui soudain créait des lignes horizontales pour une raison que je ne m'explique pas...

 

Après un long moment, il m'a semblé évident qu'il fallait imaginer une musique faite de silence, de suspension, de contraste, plutôt sereine, mais non dénuée de force et d'intensité. Il s'imposa vite à mon esprit que les sons devaient être acoustiques.

Pas d'effets électronique, pas de transformation, un dialogue entre l'ombre et la lumière, la légereté et la tension.

 

Nous avons discuté à nouveau.

 

Les vraies rencontres demandent du temps !

 

Puis l'idée de composer et de jouer avec Etsuko Chida s'est imposée. Notre duo initié depuis août 2011 maintenant pouvait trouver ici une expressivité en adéquation et en totale symbiose avec les araignées. Le Koto, horizontal, de cordes tendues, le saxophone vertical ou oblique et la flûte traversière, horizontale, l'aspect "statique" de la posture de jeu du Koto, celui plus mobile des instruments à vent, pouvant se déplacer parmi les araignées, c'était celà la bonne idée.

 

Nous sommes donc venus Etsuko et moi dans l'atelier. Nous nous sommes installés et nous avons laissé nos esprits rencontrer les émotions provoquées par les araignées. La règle du jeu, simple, suivre l'une ou plusieurs d'entre elles, respecter le silence, jouer parfois ensemble, d'autres fois en solo, prendre le temps.

 

cd corrigée

 

Vous pourez entendre le résultat dans la Galerie François Mansart, 5 rue Payenne, 75003 Paris, du 21 septembre au 28 octobre. Nos musiques y seront diffusées, avec aussi des moments de silence, donc pas d'inquiétude, il n'était pas question de remplir en permanence ces araignées de sons.

 

NOUS Y AVONS JOUÉ LE 5 OCTOBRE, POUR UNE PERFORMANCE ENTRE 18h30 ET 20h30

Deux extraits audio :

et une vidéo :

 

 

 

ARAIGNÉES

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 12:16
Les grands cocons de lumière de Dimitri sont très vivants. Dès que je les ai vu, j'ai ressenti une émotion forte. Ils semblent vivants. En même temps, ils dégagent une force silencieuse et sereine assez déconcertante. 

La déambulation des visiteurs autour d'eux provoque de légers bruissements, des chuchotements, rarement des exclamations tonitruantes !

Lorsque nous avons envisagé avec Dimitri Parimèros de leur apporter une touche de son, nous nous sommes immédiatement rendu compte que ce serait un travail discret. Le silence des pièces est une force. Pourquoi donc vouloir y ajouter cette dimension ? Peut-être pour y apporter un petit suplément d'âme, passée la première impression de sérénité que le silence apporte, le doute s'instille. Tout être vivant ne génère-t-il pas du bruit, par ses mouvements, ou sa croissance ?

Le son est donc très faible et il faut s'approcher de la pièce centrale "Safran" pour distinguer son âme sonore. Des respirations paisibles, telles celles d'un rêveur, nous indiquent la vie. Une forme de vie très organique, dense et calme, grave mais paisible.

Safran-photo-CR.jpg Photo CR

Les autres cocons de lumière feront l'objet d'un traitement sonore ultérieur. Ce sera le monde de l'ether et de la transparence.

Voici quelques photos et l'adresse du site à Bruxelles :
www.brigittines.be
  et un article paru dans "Le Soir" de Bruxelles :
http://www.lesoir.be/culture/arts_plastique/exposition-les-cocons-de-2007-12-31-569001.shtml


bourgeons-de-lumi--re.jpgsafran.jpg

    Photos de :

    studio V.U





















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15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 22:02

Cette exposition recoupe un grand nombre de mes préoccupations. Passionné de nature et d'animaux depuis l'adolescence, j'étais un fan d'éthologie, militant pour l'élection de René Dumont, anti nucléaire particulièrement contre le surgénérateur de Crey-Malville.

Lorsque j'ai été contacté pour participer à ce projet  s'interrogeant sur les rapports bêtes et hommes, explorant de nombreux points de vue, pas moraliste, et posant plus de questions que n'apportant de réponses, c'était comme un juste retour sur mes passions.

J'ai donc eu la chance et le plaisir de participer à cette aventure, de préconiser des installations sonores ou musicales et de réaliser des compositions musicales à partir de sons d'animaux.

La première installation est issue d'un texte de Kafka : "Le terrier". La voix de Denis Lavant convient parfaitement à l'univers de ce texte. La diffusion de la voix en mono sur plusieurs enceintes disposées autour de la hutte fait que le son semble arriver de partout, un peu comme le délire du héro du texte, hanté par ses craintes.

"Méfiez-vous de l'eau qui dort" est constituée de sons  d'animaux vivants sous l'eau dont le son ne peut même pas être entendu la plupart du temps naturellement avec nos oreilles. Il  faut des hydrophones pour les capter, des micros spéciaux permettant d'enregistrer dans l'eau. C'est très déconcertant, on dirait des sons de synthèse.

Au même endroit, des micros-sons de toutes petites bêtes que nos oreilles ne peuvent pratiquement pas percevoir. Il faut des micros sensibles et beaucoup de patience pour les capter : la séquence sonore de la mouche mâle pour séduire la femelle, si ce n'est pas comme il faut, pas de résultat (un tout petit crrr)... le son du vers à bois en train de manger et puis de "communiquer", et le tambourinage de fourmis sur l'abdomen, signal d'alerte. Il faut tendre l'oreille. Les enregistrements sont de Knud Viktor.

Il y a aussi une simulation de la perception infra-son des éléphants par les pattes. Il faut monter sur un plancher vibrant. il n'y a rien à entendre, puisque c'est à percevoir par un autre sens. On sent les vibrations.

"A ceux qui ne seront peut-être plus là demain"  est une composition illustrant le danger de la disparition des espèces, le risque pour la biodiversité. Je l'ai imaginée comme une pièce plutôt agréable, y compris lorsqu'on entend presque plus rien, à part un insecte et qu'il alors trop tard pour regretter. Car en fait, les disparitions sont insidieuses, nous y participons sans nous en rendre compte, et nous sommes mêmes souvent complaisants.

C'est pour moi une métaphore de la disparition des langues au profit d'un anglais 'international"  pas bien maîtrisé, dont la pauvreté réduit inexorablement nos propos au risque de n'exprimer qu'une petite partie de ce que l'on souhaite pour gagner du temps...  Mais une idée rabougrie est toujours une perte !

Dehors, sous le pérystile, derrière la fontaine aux lions, "Présents, absents" évoque tout ce qui peut surprendre, un peu comme en forêt lorsqu'on entend plein de choses, mais qu'on ne sait pas ce dont il s'agit. On passe, on repasse et on a l'impression qu'il y a toujours autre chose. Les sons du parc alentour complètent la composition,  les oiseaux, mais aussi les humains par leurs déplacements, l'eau de la fontaine, le vent...

J'aime observer les personnes qui passent à cet endroit se mettre à sourire. Le but est atteint lorsque la surprise est heureuse et intrigue. 

Tous les sons de ces trois compositions proviennent de la collection extraordinaire de Fernand Deroussen, de Naturophonia

, sauf certains insectes qui eux proviennent d'un disque magnifique, dont le livret est à recommander à tous ceux qui veulent aussi s'initier à l'analyse des sons : 


cdentomophonia.jpg






Toute la richesse de cette exposition nécessite d'y consacrer du temps ! Il y un blog à consulter :
www.blogvillette.typepad.com/bh/

Du 12 septembre 2007 au 20 janvier 2008

Du mardi au vendredi de 10h à 18h, samedi et dimanche de 11h à 19h, nocturne le vendredi jusqu'à 22h
(fermeture des caisses 1/2 heure avant la fermeture de l'exposition)

Plein tarif 10€ / (8€ pour tout achat en ligne)
TR 8€ - Moins de 16 ans 5€ - Carte Villette gratuit

aff-betes-cote.jpg

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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 23:31
expo.JPGGalerie 3F  : 58 rue des trois frères  75018 Paris M° Abesses

Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 19h

Contact : 01 48 46 13  73


"Annick Boggio-Khaladji ose enfin exposer ses sculptures", et c'est une très bonne chose. Dans un cadre très chaleureux, un appartement d'exposition, les sculptures trouvent une place parfaite et donnent l'envie de les installer chez soi.

Allez y vite !
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9 juin 2007 6 09 /06 /juin /2007 00:01
roue-bis267.jpgchaussures264.jpg

  En province, dans l'isère sur la place du village, de nombreuses activités...                           

  Je vous propose de découvrir le livre  de photos de mon père  publié  fin 1999.  Il propose  deux cents  photos de scènes de vie des années  1945  à  1970  environ, prises en France, en noir et blanc pendant ses années de photographe illustrateur. Vous pourrez aussi visualiser  d'autres photos grace à un diaporama dont la musique est composée et jouée par Ivan Khaladji au piano et moi-même au saxophone alto, percussions et ordinateur.




Jeux-d-enfants.jpgtour-eiffel.jpg
Mais aussi à Paris, à Lyon et dans toute la france !




Voici le diaporama :
"Ce site respecte le droit d'auteur. Tous les droits des auteurs des oeuvres protégées reproduites et communiquées sur ce site sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation des oeuvres autre que la reproduction et la consultation individuelles et privées sont interdites" 



 

 

 







 
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  • Crosen
  • Metteur en son, compositeur, musicien Saxophones soprano, alto, ténor, flûte traversière,WX7

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