Paris réduit à un kilomètre autour de chez soi, et le tout en une heure, plutôt de nuit désormais ! Au début, c'est insupportable, et si l'on ne pense qu'à ça, c'est pire !
Alors il faut profiter du nouveau rythme, de chaque centimètre parcouru et ouvrir ses yeux, prendre son temps et le déguster, en découvrir des saveurs inhabituelles, finalement paisibles, bien qu'assez intrigantes, car croiser quelqu'un génère une part de doute, induit une espèce de crainte insolite où l'autre constituerait un éventuel risque...
En oubliant totalement, que nous mêmes sommes peut-être les porteurs du risque. Et qu'une fois encore, le problème ce serait l'autre.
Il y aura certainement une nécessité post pandémie à réviser, pour ne pas dire à révolutionner notre rapport au monde ! Mais en auront nous le courage ? Qui ne sera pas tenté rapidement de retrouver le luxe illusoire d'un monde où la liberté des uns constitue bien avant la crise l'enfermement des autres !
Je rêve donc d'un monde différent, mais en attendant de transformer cette vision en réalité, je vous offre quelques images prises durant les rêveries des promenades nocturnes actuelles.
De jours en jours, le regard s'affine, et des angles surgissent jamais observés auparavant. La frontière parisienne est laissée de côté au profit de Pantin, ou le Pré-Saint-Gervais dans les limites de la contrainte désormais kilométrique et non plus de celle du périphérique. Il convient de regarder au delà de cette distance si tenue, et et aussi d'observer encore et encore ce qui est si proche et terriblement loin d'habitude.
Les villes de nuit sont peut-être plus graphique car ces lignes, les courbes, les ombres jaillissent fièrement éclairées par une fixité lumineuse de l'éclairage public. Seul les véhicules en mouvement par leurs phares sculptent de nouvelles ombres fugaces qu'il faut attraper rapidement.
On peut dire de promenade en promenade que la nuit tous les pas ne sont pas gris !